Le covid a laissé des traces...mais l’envie de chanter est restée même si elle était un peu tempérée, à cause des gestes barrières.
J’ai opté, dès le début du covid, pour une machine médicale à 7 filtres pour assainir l’air et à l’utilisation des visières. L’avantage de la visière quand on chante c’est qu’elle porte le son, contrairement au masque qui l’étouffe.
Les attentes sont diverses : la semaine dernière j’ai reçu une dame qui avait mon flyers depuis 12 ans et en faisant des rangements, elle est tombée dessus et m’a contactée pour faire juste une séance afin de tester sa voix et ses possibilités. Une autre dame voulait aussi explorer sa voix parce que, me disait-elle:" j’ai suivi quelques cours et j’ai pleuré à chaque cours". Ici , elle a oublié de pleurer, elle était contente de s’entendre et s’étonnait du volume et de la largeur de cette voix méconnue.
En groupe il y a le plaisir de chanter ensemble et aussi de pouvoir s’appuyer sur d’autres voix. Et comme le disait une élève en sortant du cours : « c’est beaucoup plus qu’un cours de chant, c’est comme une thérapie, je ressors du cours avec une pêche incroyable, je sens que je me sens de plus en plus en confiance et que j’ose mieux prendre ma place au travail et répondre à mes collègues quand je ne suis pas d’accord ».
Il est clair que le chant a des effets thérapeutiques lorsqu’on libère sa voix, qu’on ose la laisser jaillir.
Je l’assimile un peu à un yoga du son. Quand on s'affranchit de la peur de chanter et qu’on entend le son et surtout qu’on le sent sortir du plus profond de soi il y a un plaisir physique et libératoire.
Alors après deux ans de retenue, de distances, de masques ça fait du bien de rouvrir les vannes et de profiter à fond du plaisir de chanter.